Vers un nouveau renforcement de la coopération entre sécurité privée et forces de l’ordre

À l’occasion des cinquièmes assises de la sécurité privée, Gérard Collomba annoncé vouloir élargir le rôle des sociétés de sécurité privées en leur déléguant certaines des missions relevant de la compétence des forces de l’ordre. Dans ce contexte, une mission parlementaire a été nommée pour réfléchir à des pistes pour renforcer le partenariat actuel.

Recherche d’une nouvelle répartition des tâches entre forces publiques et privées

Le ministre de l’Intérieur attend ainsi des députés LREM, Jean-Michel Fauvergue, ex-patron du RAID, et Alice Thourot, avocate, des propositions pour une nouvelle répartition des tâches entre les différents acteurs de la sécurité. D’un côté, la police et la gendarmerie nationales comptent 250 000 agents auxquels s’ajoutent ceux de la police municipale (21 000) ;de l’autre, les effectifs des entreprises de sécurité privés s’élèvent à 160 000 personnes. Place Beauvau, l’objectif est double : mettre en place d’une doctrine d’emploi des professionnels de la sécurité privée et étendre leur champ ainsi que les conditions de leur intervention.

Car la coopération entre forces publiques et entreprises n’en est pas à ses débuts. La multiplication des menaces contre les biens et les personnes à travers le territoire a déjà conduit à l’instauration de périmètres de protection sur des sites ou lors d’évènements considérés à risques. C’est l’une des principales dispositions de la loi du 30 octobre 2017 sur la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme.

Plusieurs pistes pour une coopération plus efficace

Gérard Collomb envisage notamment d’attribuer aux entreprises de sécurité Paris et dans le reste de la France, des missions traditionnellement réservées aux policiers et gendarmes, comme la sécurisation de bâtiments sensibles ou au transport de scellés dangereux.

Il appelle également à la création de dispositifs opérationnels associant tous les intervenants en matière de sécurité, qu’ils appartiennent à une entité publique ou privée. Cela exige notamment des échanges de renseignements entre les différentes entités, ce partage d’informations représentant pour le ministre un des piliers de l’efficacité du système national de sécurité. Un protocole en ce sens devrait être signé prochainement avec le récent lancement de la police de sécurité du quotidien.

Par ailleurs, pour la nécessaire montée en compétences des agents de sécurité privés, un accès plus large aux écoles de la police et de la gendarmerie est préconisé. Enfin, le plan d’action prévoit la création d’une « carte professionnelle » pour les employés des entreprises privées.