Bouteflika, le fossoyeur de l’Algérie

Malgré un état de santé vacillant, suite à son AVC, et sujet de toutes les rumeurs en Algérie, l’actuel président algérien Abdelaziz Bouteflika est pressé par les soutiens de son régime de se représenter pour un cinquième mandat. Le but de cette manœuvre est de permettre à tout un ensemble de petits chefs gravitant autour du pouvoir de s’enrichir sur le dos du peuple. Déjà en 2014, Bouteflika avançait comme raison à sa candidature les “pressions” de ses amis pour se présenter une nouvelle fois à la présidence de la république.

Après 20 ans de pouvoir, il existe en Algérie tout une génération qui n’a connu que Bouteflika, dont le pouvoir s’est construit sur une forme de népotisme alliant corruption et gaspillage.

Et pourtant le pays fait face à des défis monumentaux dont le pouvoir ne semble pas avoir pris la mesure. Alors même que les ressources en hydrocarbures auraient dû faire de l’Algérie un pays moderne et développé, dans lequel chacun des citoyens à de quoi subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille, le visiteur venu de l’étranger ne peut constater le recul économique et la régression sociale. Le plus grand pays du Maghreb est devenu, malgré sa richesse en matières premières, un nain économique dont l’influence négligeable dans la région en fait la risée de l’Afrique et du monde arabe.

Aucunes des promesses faites lors du précédent scrutin de 2014 n’ont été tenues par Bouteflika.

Tous les indicateurs indiquent la même chose. Par exemple l’indice de performance logistique en 2018 montrait que l’Algérie avait chuté de 42 places, passant de la 75e position à la 117e sur 160 pays !

Déjà en 2015, le pays pointe à une humiliante 130e place sur 155 dans le domaine de l’efficacité commerciale.

La raison de cette aggravation de la situation économique se situe à la fois dans la chute des cours du pétrole, et surtout dans le manque de vision des dirigeants du pays qui ont préféré en piller les richesses plutôt que d’investir dans le pays et sa population. Le résultat est simple : des milliers de familles se retrouvent dans la moindre ressource et sans un logement digne, s’ils ont la chance d’en avoir un. La facture de l’incompétence du pouvoir a été présentée au peuple qui subit sans pouvoir se révolter.

En effet, ce qui reste de démocratie n’est qu’un théâtre de marionnettes, dans lequel les rôles sont soigneusement distribués par le pouvoir afin de donner le change. Et pourtant, lors du classement 2018 de Reporters sans frontières, l’Algérie pointant à la 136e place sur 180 pays, en chute constante depuis plusieurs années (121e en 2015, 129e en 2016, 134e en 2017). En ce qui concerne la fraude électorale, le résultat n’est pas plus brillant : le pays fait partie des pays les plus touchés ce fléau. Les données de 2015 montrent que le pays était classé 133e sur 167 en la matière.

Ainsi méthodiquement, une caste s’est arrogée le droit de disposer de toutes les richesses du pays au détriment d’une population en souffrance.

Cette situation est d’autant plus grave que l’Algérie est dotée d’atouts extraordinaires. On peut bien évidemment souligner la richesse du sous-sol algérien en hydrocarbures, mais plus encore sa population et en particulier sa jeunesse qui ne demande qu’une chose : qu’on lui offre la possibilité de prouver ce dont elle est capable en la libérant du carcan d’un pouvoir suicidaire.