Assurance auto : des hausses à attendre pour 2017 ?

Du fait de l’augmentation des dépenses des assureurs dans le secteur automobile et d’une rentabilité en berne, les experts prévoient une nouvelle hausse des tarifs de l’assurance auto en 2017 – après une augmentation limitée en 2016. Quels sont les facteurs qui expliquent ces hausses, et quelles en seront les conséquences sur les automobilistes ?

Des hausses tarifaires à attendre en 2017

Selon une étude du cabinet Facts & Figures (spécialisé dans les marchés d’assurance), les tarifs de l’assurance auto devraient connaître une augmentation d’au moins 1,5 % en 2017. Celle-ci ferait ainsi suite à une hausse de 0,8 % déjà observée entre 2015 et 2016. La hausse des prix de l’assurance auto serait-elle une tendance pérenne qui va obliger les automobilistes à prévoir des budgets assurantiels de plus en plus élevés ?

Les acteurs du secteur tentent à tout prix de limiter les dégâts ; ainsi, l’assureur Maaf est parvenu, en 2016, à circonscrire la hausse de ses propres tarifs, quand d’autres compagnies ont allègrement franchi la barre des 2 %. Des solutions permettant de contenir les augmentations sont mises en place, comme la réduction des couvertures, une modulation plus importante des tarifs en fonction du profil des assurés, ou le relèvement des franchises. Autant de leviers qui aident à compenser la hausse des prix de l’assurance auto tout en donnant l’opportunité aux assureurs de garantir leur rentabilité.

Pourquoi cette augmentation de l’assurance auto ?

L’ensemble du marché de l’assurance auto est concerné. Cette hausse des prix de l’assurance auto peut s’expliquer à travers plusieurs facteurs :

  • L’accroissement de la mortalité routière en 2014 et en 2015 (à lire dans cet article) et l’aggravation des dommages corporels à indemniser pour les assureurs ;
  • La flambée des prix des pièces détachées (+ 1,9 % en 2015) et de la main-d’œuvre dans la réparation automobile (+ 2,7 % en 2015) ;
  • L’augmentation du poids des réparations prises en charge par l’assurance auto, notamment du fait de la technicité grandissante nécessitée par des véhicules de plus en plus électroniques. Et ce, malgré l’absence d’inflation.

Pour ces différentes raisons, on note une augmentation sensible du ratio des assureurs dans le secteur automobile : celui-ci est passé à 105 % l’année dernière. Le ratio permet de mesurer le taux de dépenses rapporté à celui des primes encaissées dans le cadre de l’assurance auto. Concrètement, cela signifie que depuis plusieurs années, les compagnies d’assurance dépensent plus pour l’indemnisation qu’elles ne gagnent d’argent avec ce produit assurantiel.

Quelles conséquences pour les automobilistes ?

On entrevoit au moins deux conséquences majeures pour les automobilistes. D’abord, une conséquence naturelle : la hausse des prix de l’assurance auto va impacter négativement le pouvoir d’achat des ménages – un domaine dans lequel ceux-ci connaissent déjà des difficultés. Cette mauvaise nouvelle vient s’ajouter à l’augmentation des tarifs des pièces et de la main-d’œuvre automobile, qui touche également les particuliers.

Ensuite, une conséquence indirecte sur la volonté des conducteurs de bien s’assurer. Si l’un des leviers privilégiés par les assureurs pour retrouver de la rentabilité consiste à approfondir leur politique d’individualisation des tarifs – les prix sont modulés en fonction du type d’assuré, dans le but de favoriser les conducteurs les plus sûrs –, certains profils pourraient en pâtir plus que d’autres.

Ainsi, les jeunes seraient concernés au premier chef par une hausse des prix de l’assurance auto. Eux qui sont déjà la cible des primes d’assurance les plus élevées pourraient potentiellement venir augmenter le contingent de ces conducteurs qui roulent sans assurance auto, faute de vouloir (ou de pouvoir) payer.

De sorte que des hausses non contenues des tarifs auraient des effets catastrophiques sur la souscription d’une assurance auto par les Français… La limitation du relèvement des primes est donc affaire de responsabilité commune.